Dans l'atelier de Guido
Guido Molinari : l’affect et l’émotivité
« J’ai compris cette dimension-clé de la peinture de Molinari, qu’on disait cérébrale, systémique, etc., quand il me fut donné de visiter l’espèce de garde-robe où il préparait ses couleurs. On se serait cru au centre de la terre, en plein magma en fusion. Il y avait de la couleur partout : sur les murs, au plancher, au plafond, sur ses souliers, sur ses vêtements… J’étais aux antipodes du laboratoire auquel ressemblent certains ateliers d’artistes, avec leurs tubes de couleurs et leurs pinceaux dans un vase à fleurs. Ce qui se passait ici n’avait pas grand-chose à voir avec la science ou la médecine. On pensait plutôt à un établi de menuisier, à une forge, à un atelier de peintre… mais de peintre en bâtiment. Y avait-il chez Molinari un vieux fond prolétaire, qui expliquerait de surcroît son attrait pour le quartier populaire où il s’était installé? »
– François-Marc Gagnon, 2006